top of page
Rechercher

Le gruyère à trous : remplir le temps pour mieux le perdre…


Vous êtes-vous déjà surpris, après plusieurs jours sans pouvoir placer l’espace d’une lame de couteau dans votre emploi du temps, à vous dire : « Maintenant, je vais faire un tour en forêt pour me vider la tête… » ?


Une difficile question : vivre, est-ce occuper son temps pour ne pas le perdre ou le perdre, juste pour le plaisir de vivre ?


Se balader en forêt était-elle une des tâches de la To-do list ? Est-ce un réflexe de vie pour éviter le trop-plein ?


Dans un monde d’injonctions des plus diverses — « je dois », « il faut », « c’est important de… », « vite, vite, vite… » — une part de nous pose des fusibles parfois.

Le temps, remplir les vides, se nourrir de… C’est aussi une façon de ne pas regarder ce qui est notre condition au fond.


Personne n’a demandé à naître, tout un chacun connaît l’issue — aux dates et circonstances de départ près — et, entre les deux, chacun fait ce qu’il peut.


Et donc ?

Occuper le temps, ok. Être utile au monde, d’accord. Faire collectif, pourquoi pas.

Mais en s’aimant un minimum alors.


Nous héritons d’un gruyère à trous. Ce n’est pas l’image parentale, sociétale, culturelle, religieuse, etc., la plus brillante, mais elle est compréhensible de tous.

Dans un gruyère à trous, il y a le fromage et les trous.

Sous un angle déterministe, le fromage orienterait nos vies depuis l’enfance ; sous un angle davantage constructiviste, l’invitation serait de faire nôtre l’ambition de profiter des trous.


Et si vivre c’est justement ça : apprendre à aimer les trous.

Car rien, ce n’est pas le vide.

C’est une partie de la vie.




 
 
 

Comments


© 2025 - @Michael Camardese

    bottom of page